Le paradigme pédagogique qui prédomine est celui de la singularité.
L’apprenti.e danseur.euse est amené.e à exprimer corporellement sa relation au monde et ses spécificités. L’objectif n’est pas de transmettre un geste ni une chorégraphie, mais ce qui est à son origine : sensation, émotion, impulsion, qui sont les moteurs. Nous aimons faire découvrir une danse qui émerge du faire, non pas quoi mais comment, du ressentir et du dépassement de soi, l’apprentissage par imitation est ainsi évité.
Nous commençons en général par établir un vocabulaire qui permet par la suite de se comprendre très rapidement : mobilisation du corps par verbe d’action, éléments directionnels simples, positionnement dans l’espace, en relation à l’architecture et aux autres. Puis nous diversifions les repères, les indications de temps, silence, musicalité, rythme. Nous agitons les corps et les imaginaires avec des consignes, des contraintes et des inducteurs de mouvement afin d’éveiller conscience corporelle, concentration, écoute de l’autre, prise d’initiative mais aussi pour surprendre, susciter l’enthousiasme, curiosité et motivation.
Nous proposons des axes de recherche et des thématiques en lien avec nos créations mais composons nos séances en fonction de ce que nos apprenti.e.s danseur.euse.s produisent, de leurs spécificités et du potentiel du groupe.
Il s’agit de les transporter et accompagner dans un temps et un espace qui diffèrent de ceux de la vie quotidienne. Simultanément des règles artistiques sont introduites pour expérimenter, vivre et rencontrer, dans une certaine mesure, les difficultés et rigueurs du travail artistique: implication, répétition, recherche de qualité gestuelle, précision, exigence, prise de risque, confrontation au public, etc.
Le tout dans le but d’encourager chacun.e à l’autonomie, centrale dans l’enseignement artistique, pour mieux s’insérer dans une démarche de pratique collective par la suite.
Illustrations & photographies © Hélène Rozenberg